Le sixième rapport du GIEC (Groupe d’experts inter-gouvernemental sur l’évolution du climat), publié en août 2021, a mis en évidence l’intensification du dérèglement climatique et le rôle déterminant joué par l’être humain. Son impact est qualifié, pour la première fois dans un rapport du GIEC, de « sans équivoque ».
Le GIEC constate l’accélération du réchauffement de la température moyenne, en lien avec l’augmentation de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Ces gaz à effet de serre ont un impact sur la hausse des températures moyennes. Ils représentent également un enjeu majeur de santé publique. Les molécules des gaz à effet de serre produits par l’activité humaine, telles que l’ozone O3, les oxydes d’azote NOx et les PM (« Particulate matters »), possèdent des propriétés néfastes pour la santé humaine.
L’ozone peut provoquer toux, irritation des yeux, du nez et de la gorge, maux de tête, douleurs à la poitrine. Ses effets peuvent aller jusqu’à une diminution de la fonction respiratoire, une fréquence plus élevée de crises asthmatiques et des infections respiratoires plus graves ;
L’ oxyde d’azote est un gaz irritant pour les bronches. Chez les asthmatiques, il augmente la fréquence et la gravité des crises ; chez l’enfant, il favorise les infections pulmonaires ;
Les PM 10, particules de diamètre inférieur à 10 microns, pénètrent profondément dans l’appareil respiratoire où elles peuvent provoquer une inflammation et altérer la fonction respiratoire. Les particules « ultrafines » sont suspectées de provoquer également des effets cardiovasculaires. Elles peuvent aussi avoir des propriétés mutagènes et cancérigènes : c’est notamment le cas de certaines particules émises par les moteurs diesel qui véhiculent certains hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).
Les PM 2.5, avec un diamètre inférieur à 2,5 microns, revêtent les mêmes propriétés que les PM 10. Plus fines, elles sont encore plus dangereuses pour l’homme.
Aujourd’hui, les modèles utilisés dans la prédiction et le pilotage des risques n’ont pas encore intégré les évolutions tendancielles liées à l’augmentation de la pollution atmosphérique. Ces modèles pourraient être améliorés afin d’intégrer ces phénomènes qui seraient mesurés statistiquement et scientifiquement.
L’objectif de cette étude est de mesurer l’impact potentiel de la pollution sur les dépenses d’assurance maladie dans le secteur de la santé.
Dans un premier temps, un travail d’homogénéisation des différentes bases de données a permis d’assurer leur cohérence et de rapprocher les dépenses de santé et les différentes expositions aux molécules polluantes.
Second temps : le périmètre de l’étude a été affiné grâce à une analyse de corrélations entre l’exposition aux polluants et les dépenses, puis repris dans le cadre de la construction de modèles de projection. Après calibrage, ces modèles ont permis de quantifier et analyser l’impact des changements environnementaux liés la pollution à horizon 5, 10 et 20 ans.
L’étude privilégie l’utilisation de séries temporelles de type SARIMA intégrant les concentrations de polluant en tant que variables exogènes expliquant la variable des dépenses de santé.
Au sommaire de cette étude
Introduction
PARTIE 1. DONNÉES ET PÉRIMÈTRE DE L’ÉTUDE
Descriptif des bases de données
- Bases de données des dépenses de santé
- Base de données des polluants
Définir une stratégie adaptée aux enjeux
Définition du périmètre de l’étude
- FocusPneumologie
- Focus Pathologies cardio-vasculaires
- FocusORL
- Focus Médecine générale
PARTIE 2. PRÉDICTIONS ET SCÉNARIOS
Modèles prédictifs
Calibration des modèles de séries temporelles
- Pneumologie
- Pathologies cardio-vasculaires
- Oto-rhino-laryngologie
- Médecine générale
Prédictions et scénarios étudiés
Conclusion
Annexes