Cette étude portera sur les contrats individuels appartenant au régime général en vue de comparer les observations constatées à celles mises en évidence dans la précédente étude sur les contrats collectifs. Elle s’appuie sur une base de données en provenance du gestionnaire CGRM, filiale du cabinet de courtage SPVIE Assurances, pour les années 2019 et 2020. Les données ont été anonymisées.
Etude de la base de données
Effectif
L’étude de l’effectif par type de bénéficiaire permet de mieux comprendre la consommation de notre portefeuille. En effet, un enfant n’a pas les mêmes besoins qu’un adulte en termes de prestations santé.
La répartition par type de bénéficiaire entre les deux portefeuilles est similaire pour chaque type de contrat, avec une majorité d’assurés principaux (64% des bénéficiaires en 2019 et 68% en 2020).
Seuls les assurés principaux sur les contrats individuels du Régime Général seront étudiés afin de se placer sur le même périmètre d’étude que celui des contrats collectifs et comparer les résultats.
Pyramide des âges
La répartition des âges est un élément déterminant de l’analyse du portefeuille, du fait de l’impact du facteur « âge » sur l’incidence du virus.
La répartition hommes/femmes est similaire sur les deux années :
- En 2019, le portefeuille est composé à 57%de femmes pour un âge moyen 46 ans et de 43% d’hommes pour un âge moyen de 50 ans ;
- En 2020, le portefeuille compte 59% de femmes pour un âge moyen de 47 ans et 41% d’hommes pour un âge moyen de 52 ans.
Ainsi, la population étudiée est en moyenne plus âgée que celle associée aux contrats collectifs.
Le tableau ci-dessous présente les entrées 2020 et les sorties 2019 des portefeuilles individuels et collectifs :
La tendance des entrées et sorties est similaire sur les deux portefeuilles.
Evolution des dépenses
Les représentations mensuelles des dépenses et du nombre d’actes permettent d’évaluer l’existence de potentiels impacts liés à la crise sanitaire sur le portefeuille étudié.
Entre 2019 et 2020, on constate des diminutions globales de -24% des dépenses totales et de -30% du nombre d’actes consommés.
Les écarts les plus importants ont lieu pendant les deux périodes de confinement :
La tendance à la baisse des dépenses et du nombre d’actes des contrats individuels est similaire à celle observée pour les contrats collectifs : une baisse globale et deux pics de diminution pendant les deux confinements.
Dépenses et fréquences par type de poste
L’analyse par type de poste permet d’observer si cette baisse est générale ou si elle est concentrée sur des domaines particuliers :
Le tableau suivant indique la variation des dépenses et du nombre d’actes par poste :
Les trois postes les plus impactés en termes de dépenses par la crise sanitaire sont :
- Le poste dentaire avec une baisse observée de -29% sur le nombre d’actes et -39% sur les dépenses.
- Le poste autres prothèses avec une diminution de -39% sur les dépenses et -16% sur le nombre d’actes.
- L’hospitalisation-chirurgie avec une réduction de -46% des dépenses -4% du nombre d’actes.
La diminution porte sur l’ensemble des postes. Et là aussi, la baisse est significativement plus importante pour ce portefeuille que pour les contrats collectifs (Cf. Page 9 de l’étude).
Prestations par région et par poste
Hospitalisation – Chirurgie
- En moyenne, la diminution des prestations est d’environ -32% ;
- L’Ile-de-France (-50%), les Hauts-de-France (-41%) et les Pays-de-la-Loire (-60%) figurent parmi les régions les plus touchées ;
- En Auvergne-Rhône-Alpes et Centre-Val-de-Loire, les prestations ont augmenté au contraire de +7% et +14% : la tendance est inversée par rapport aux contrats collectifs.
Dentaire
- En moyenne, la diminution des prestations est de l’ordre de -28% ;
- L’Auvergne-Rhône-Alpes est la région la moins touchée par cette diminution générale : la réduction moyenne atteint –4% ;
- La région des Hauts-de-France connaît le plus fort impact, avec une diminution de -43%.
Cette analyse révèle une hétérogénéité des impacts par région et par poste. La localisation constitue donc un facteur clé de l’impact sur les contrats individuels, tout comme pour les régimes collectifs.
Analyse mensuelle de la fréquence et du coût moyen par poste
Dentaire
En dentaire, le coût moyen individuel était de 112€ en 2020 et la fréquence moyenne individuelle de 4,6 actes, contre 102,23€ et 1,3 acte sur les contrats collectifs.
Coût moyen
Le coût moyen est stable hors premier confinement (mi-mars à mi-mai 2020). De la même façon que pour les contrats collectifs, l’absence de diminution du coût moyen suggère une faible consommation des soins 100% santé.
Entre mars et mai 2020, le coût moyen a triplé du fait du coût plus élevé des soins urgents.
Fréquence
Une analyse similaire à celle des contrats collectifs mène à une diminution équivalente de –99% de la fréquence pendant le premier confinement.
Hospitalisation-Chirurgie
En hospitalisation-chirurgie, le coût moyen individuel s’élève à 179,40€ pour 2020 et la fréquence moyenne individuelle de 3,2 actes par an.
Coût moyen
Le coût moyen en hospitalisation-chirurgie diminue de -26% en considérant la période hors premier confinement. Entre mars et mai 2020, pendant le premier confinement, le coût moyen a augmenté au contraire de +79%. La hausse est de +28% pour les contrats collectifs. Les interventions pratiquées sur cette période ont été plus coûteuses et moins nombreuses.
Fréquence
Avec une chute de -65% de la fréquence en avril 2020, la tendance sur les contrats individuels est similaire à celle observée sur les contrats collectifs (-40%).
Focus sur le poste Autres prothèses
Pour rappel, ce poste a subi une baisse de -16% du nombre d’actes et de –39% du montant des dépenses en 2020.
Le nombre d’actes diminue pour chaque type de soins, exceptés les appareils respiratoires. En effet, les malades atteints de formes graves du Covid-19 requièrent une assistance respiratoire.
Le premier pic d’utilisation d’appareils d’assistance respiratoire est observé à fin 2019, au début de l’apparition des premiers cas de Covid-19 en France. De plus, des pics marquent les périodes de confinement et les prestations suivent une tendance croissante.
Conclusion
Comme pour les contrats collectifs, la crise sanitaire a conduit à une baisse globale de la consommation plus ou moins importante selon le poste de santé. Les conclusions obtenues sur ce portefeuille sont relativement équivalentes à celles de l’étude précédente. À noter que les données issues des contrats individuels sont plus volatiles et moins nombreuses. Néanmoins, la diminution générale des dépenses et du nombre d’acte est plus marquée sur les contrats individuels.
La crise sanitaire ne sera pas sans conséquence sur la tarification. Une étude plus approfondie sur l’antisélection pourrait expliquer les différences d’impact observées avec les régimes collectifs.
