Une dynamique de reprise pour l’assurance vie
Après une année 2020 marquée par la crise de la Covid-19 et un mouvement de désaffection des épargnants envers les fonds euros, le début d’année 2021 laisse apparaître une dynamique de reprise pour l’assurance vie.
Le mois de janvier 2021 a en effet compté 13,6 milliards d’euros de cotisations. C’est le plus important volume enregistré depuis juillet 2014. Pour l’ensemble du premier trimestre, le montant global des cotisations s’établit à plus de 38 milliards, soit plus de 6 milliards de plus qu’au premier trimestre 2020.
L’écart s’est fait en particulier sur le mois de mars, avec un volume de cotisations de 12,7 milliards d’euros, en augmentation de 40% par rapport à mars 2020. Cette évolution est en grande partie due à un effet de base, le mois de mars 2020 ayant été marqué par le premier confinement lié à la pandémie de Covid-19 et la fermeture des réseaux commerciaux, explique la FFA. En mars 2020, le volume de cotisations était tombé à 9 milliards d’euros.
Si l’on compare à mars 2019 pour gommer cet effet de base, la progression des cotisations en assurance conserve une tendance favorable, avec une hausse de 3%.
Une relative stabilité des prestations
Côté prestations, la tendance quasi stationnaire de l’année 2020 se poursuit en ce début d’année 2021. Au premier trimestre 2021, le montant total de prestations versées a atteint 33,7 milliards d’euros. C’est 1,1 milliard de plus qu’au premier trimestre 2020, et 3,3 milliards de plus que le 1er trimestre 2019. Les prestations versées en mars 2021 sont en hausse de 2,65% par rapport à mars 2020, et de 6,6 % par rapport à mars 2019. Cette évolution est, là encore, à mettre sur le compte d’un effet de base.
Une augmentation des prestations UC
Avec l’accélération brutale de la pandémie de Covid-19, le mois de mars 2020 avait été marqué par un coup de froid sur les marchés financiers. De quoi inciter les épargnants à limiter les rachats sur leurs contrats d’assurance vie, en particulier les supports en unités de compte. Au contraire, depuis le début de l’année, les prestations s’affichent en légère hausse. Cette évolution pourrait être liée à des prises de bénéfices sur les supports UC, alors que les marchés d’actions se sont bien redressés et que la situation économique globale reste marquée par l’incertitude.
Le retour des français vers l’assurance vie
Le début d’année 2021 affiche une collecte nette totale de 4,4 milliards d’euros, soit quelque 5 milliards de plus qu’au premier trimestre 2020 où la collecte était négative de 0,5 milliard d’euros. En mars 2021, la collecte nette s’est établie à 1 milliard d’euros, contre une collecte nette négative de 2,3 milliards en mars 2020. Un tel écart de collecte nette, alors même que les montants de prestations étaient quasi stables, est notamment dû au fort redressement des cotisations, révélant un regain d’intérêt des français pour l’épargne d’assurance vie.
En 2020, l’incertitude de la crise avait pesé sur les versements en assurance vie au profit de placements plus liquides comme les livrets d’épargne. Depuis début 2021, la tendance tend à s’inverser pour retrouver son état d’avant crise. La collecte nette redevient positive et le recours aux livrets d’épargne se tasse légèrement (même si on n’observe pas de décollecte).
Les Français ont parallèlement orienté leur épargne vers les nouveaux produits d’épargne retraite. Sur le mois de mars 2021, la FFA a recensé 89000 assurés supplémentaires (dont 25000 issus des contrats transférés). Les versements ont atteint un peu plus d’1 milliard d’euros (dont 0,6 milliard d’euros issus de transferts) et les encours avaient déjà atteint près de 18 milliards d’euros à fin mars.
La dynamique favorable des UC se poursuit
En 2020, la proportion de cotisations en unités de compte s’est révélée très stable, autour de sa moyenne annuelle (34%). On constate aujourd’hui une stratégie d’allocations des épargnants encore plus orientée vers les UC. La part des cotisations versées sur des supports en UC a ainsi atteint 37% en mars. Cette part s’élève à 36% sur le premier trimestre, dépassant la moyenne observée en 2020.
Sur longue période, les cotisations en UC et fonds euros suivent des tendances divergentes
Depuis 10 ans, les cotisations sur le fonds euros ont fluctué de manière relativement stable autour des 8,4 milliards de collecte mensuelle moyenne. Cependant, depuis près de 2 ans, les cotisations sur le fonds euros se maintiennent continuellement en dessous de cette moyenne. Après avoir atteint 3,8 milliards, niveau le plus bas enregistré depuis 10 ans, ces dernières se sont lentement redressées mais restent en-deçà de la moyenne de long terme. Dans un contexte de taux d’intérêts bas, les épargnants prennent progressivement conscience que, s’ils veulent améliorer leur espérance de rendement, ils n’ont pas d’autres choix que de diversifier leur épargne et investir davantage en unités de compte.
Ce mouvement se retrouve dans l’analyse des cotisations en unités de compte. Depuis maintenant 10 ans, le volume des cotisations en UC poursuit une tendance à la hausse. Entre 2011 et 2017, les montants des cotisations restaient très proches de leur moyenne mensuelle (1,9 milliard). Depuis 2017, et plus encore depuis deux ans, la variabilité des montants de cotisations par rapport à la moyenne (3,4 milliards) s’est beaucoup accentuée. Comme les UC sont dépendants d’un marché très volatile, et sont de plus en plus demandés par les épargnants, la moindre crise entraîne par effet de masse une diminution ou augmentation importante des cotisations, comme la crise actuelle a pu en témoigner. On observe depuis quelques mois un retour du volume des cotisations en UC à son niveau d’avant crise, autour de 4,7 milliards d’euros par mois.
Au premier trimestre, le volume total de cotisations en UC a atteint 13,9 milliards d’euros, soit 2 milliards de plus qu’au 1er trimestre 2020. Cet écart devrait encore s’accentuer en avril et mai, marqués en 2020 par un véritable trou d’air dans le montant des cotisations.
Lire notre précédente analyse : 2020, une année de rupture pour le fonds en euros