La conférence débat « IFRS 17 : après Solvabilité 2, faut-il repartir d’une feuille blanche? » a réuni le 7 juin 2018 un large public soucieux d’échanger sur les projets en cours de mise en oeuvre d’IFRS 17, nouvelle norme de comptabilisation des contrats d’assurance qui remplacera, à compter du 1er janvier 2021, IFRS 4.
Une nouvelle maille de calcul
Les premiers échanges ont porté sur la granularité, une des nouveautés d’IFRS 17 par rapport à Solvabilité II, avec des enjeux liés à la volumétrie mais aussi à la nécessaire analyse des informations produites.
Concernant les outils de modélisation, les intervenants anticipent des ajustements variés mais font unanimement le constat que des modifications seront nécessaires pour adapter les systèmes actuels à des délais de production des données bien plus restreints que ceux actuellement requis dans le cadre de Solvabilité 2. L’industrialisation des processus de production des données devient ainsi incontournable pour gagner en rapidité et en sécurité. IFRS 17 joue dans ce domaine un rôle d’accélérateur.
Des équipes projet aux compétences transversales
La mise en oeuvre d’IFRS 17 impose d’intégrer dans les équipes projet des compétences transversales. Les actuaires sont davantage associés aux travaux comptables : un dialogue entre les actuaires et les comptables est ainsi nécessaire, jusque dans la rédaction des schémas comptables. Plus largement, IFRS 17 implique une proximité accrue entre les équipes finance et les équipes risques et actuariat. Le compte de résultat est emblématique de cette évolution, avec un chiffre d’affaires issu des systèmes de provisionnement et des charges d’assurances provenant du déversement des systèmes métier. Les systèmes d’information financière devront s’adapter à cette nouvelle donne.
En parallèle, IFRS 17 pose de nouveaux enjeux managériaux, tout spécialement au sein des équipes comptables dont le rôle va évoluer avec l’automatisation croissante des travaux de réconciliation. La formation sera un enjeu clé des mois à venir. Par ailleurs, les attributions de chacun – actuariat, comptabilité, contrôle de gestion – seront probablement amenées à évoluer.
Dans la phase de préparation de la mise en oeuvre, la diffusion d’une information pertinente, qui permette d’avancer sans se perdre dans des abîmes de complexité, apparaît comme un gage de réussite. Comprendre la philosophie de la norme, grâce à une formation ciblée, permettra de faire gagner du temps.
Une plus grande attention portée au bilan
L’impact d’IFRS 17 devrait être très important sur la communication financière et le pilotage du résultat même si les éventuels contrats « onéreux » pourraient poser moins de problème qu’initialement prévu. En revanche, les intervenants s’attendent à une plus grande attention portée au bilan.
Pour nos intervenants, IFRS 17 représente une opportunité de faire monter en compétence les équipes et de renforcer les outils d’analyse, notamment sur les marges et la rentabilité des contrats.
Un compte rendu complet sera prochainement disponible.
SeaBird remercie chaleureusement les intervenants:
- Stéphanie Pelletier, Directrice Process et Transformation Finance chez Allianz,
- Lionel Aldebert, Responsable du Département modélisation chez Natixis Assurances,
- Pierre Corrégé, Directeur en charge du Provisionnement et de la Valeur chez Generali,
- Vincent Régnier, Directeur comptable Groupe chez AG2R La Mondiale,
- Anne Bonjour, consultante experte IFRS 17 chez SeaBird.
Les débats étaient animés par François Maillard, associé SeaBird.